J'ai recommencé mes gamineries, à savoir jouer toute la journée à un mmorpg, ne pas sortir du week end, rester seule dans une seule pièce, dormir jusqu'au milieu de l'aprés-midi, foutre un bordel pas possible autour de moi, ne pas m'occuper des choses urgentes et importantes. Mais dieu c'était jouissif. Ça faisait longtemps, laissez-moi tranquille, j'en avais besoin. C'est pas de ma faute, t'as vu le temps qu'il fait dehors ?
J'adore regarder Questions pour un Champion. Julien est un vrai sketch. La tronche des candidats aussi. Quand le type a le choix entre des sujets comme "La chenille" et "Les grottes préhistoriques" on se dit qu'il va forcément se planter mais soudain il nous étale une culture en matière de fresques primitives impressionnante. Moi je ne donnais les bonnes réponses qu'aux questions où les candidats butaient, comme "une rosace" ou encore "effervescence", et je me suis surprise à rire à gorge déployée toute seule devant mon écran. C'est glauque ce que je conte ? Si vous voyiez mes alentours. Comme un lendemain de soirée arrosée, sauf que ce n'est que deux ou trois lendemains additionnés, les traces de ma solitude assumée autour sont des miettes sur la table, des cendres par terre, des cahiers des livres des papiers posés n'importe où, un mal de tronche, de la pluie sur le balcon. Je sors pour acheter des pains au chocolat à 15h et en me confrontant à la pluie lourde, au froid piquant et au vent assassin je me dis que j'ai eu raison. La météo m'avait prévenue. Le ciel est contre ma motivation et mon activité. Alors moi j'écoute ce que la nature me dit. Elle me dit : oui tu seras beaucoup mieux dans cette lande virtuelle où tu incarnes un sorcier style manga. Ces soirs derniers j'ai fais des rêves tous plus dingues les uns que les autres, mais celui de cette nuit était le plus jouissif. J'étais dans un film, dans un jeu, dans un décors enchanteur, magnifique, je me cognais contre des globules et c'était tellement beau. Si je m'y connaissais en graphisme ou encore si je savais peindre et dessiner je tenterais de le recréer, je m'en rappelle comme c'était hier. C'était il y a deux heures et je me roulais dans de l'herbe bleue, si je pouvais ne vivre qu'au travers de mes songes je n'hésiterais pas une seconde et quitterai à jamais la réalité. Comme un dragon dans l'étang de l'esplanade. Comme la détresse dans mes couloirs après que deux personnes de confiance aient détruite m'ont appartement. L'ennui ne m'a pas tuée j'y étais habituée et j'y ai écris des vers. Mais ils ne collent pas à la mélodie, même si le nombre de pied est respecté, cette mélodie est moche en française, trop plaintive, trop criarde. Faut que je change de façon de faire, que j'explore de nouveaux horizons, que je travaille merde, mais là j'sais pas, je dis pour me justifier que je suis dans une période creuse. Fallait pas que je m'ecoeure de cette pièce où je vais vivre un an (ou plus ?), mais au diable je suis bien quand je suis seule.
Les vers
J'ai goûté vos délices, les faussetés qui vous asservissent, vous qui faites un dans la foule, cachez-vous, le temps s'enroule et nous enrole tous. Oui j'ai goûté vos délices, vos joies faciles, émois factices, vous étiez beaux mais qu'étiez-vous seuls ?
Trier le linge. Se réveiller. Laver son corps. Décorer son reflet.
Je tire comme une malade
Sur ma cigarette
Mes heures s'entretuent
Et j'ai bu trop de lait
Et j'ai vu trop de fois
Ces pubs à la télé.
Les minutes me tiquent et me claquent, le monde est bien trop froid, je le sens sur la fenêtre opaque, je le sens sur ses parois.